Revue
Multitude
par Maurizio Lazzarato
"Hors du salariat point de salut".
Nous pensons au contraire que depuis 68 s'est ouverte une nouvelle phase
politique comparable à la sortie de l'esclavage : la possibilité
de fonder la production et la reproduction de l'humanité sur autre chose
que le travail salarié.
1.
Si un homme du XIXème siècle pouvait
débarquer dans notre actualité la première chose dont il s'étonnerait,
serait l'épuisement complet, l'assèchement radical, le tarissement de
toute imagination politique ! Comment est-il possible qu'avec tant
de possibilités technologiques, qu'avec autant des richesses matérielles
et immatérielles accumulées, avec une telle diffusion de savoir-faire,
avec un tel développement de la science, les syndicats et les partis
politiques accouchent d'un vide d'action et de proposition ? Un
militant de gauche serait tout simplement effaré par la proposition
majoritaire de la gauche : "un emploi pour tous". À ses
oreilles éveillées par des débats autrement passionnés sur les mille
manières d'abolir et de dépasser l'esclavage du travail salarié, ce
mot d'ordre sonnerait comme celui d'une nouvelle servitude : "nous
voulons des patrons".
2.
Les économistes "contre la pensée
unique", la plupart des "conseillers scientifiques" d'ATTAC,
la fondation Copernic, les intellectuels socialistes et communistes,
une partie des verts, les révolutionnaires des différents trotskismes,
nous ont concocté une nouvelle pensée néo-socialiste et néo-marxiste
dont le mot d'ordre est le suivant : "Hors du salariat point
de salut". Nous pensons au contraire que depuis 68 s'est ouverte
une nouvelle phase politique comparable à la sortie de l'esclavage :
la possibilité de fonder la production et la reproduction de l'humanité
sur autre chose que le travail salarié. Nous restons fidèles au défi
politique de l'abolition du salariat. Ce n'est ni une utopie, ni un
mot d'ordre, ni un programme, mais tout simplement un chemin que des
millions d'hommes ont commencé à emprunter depuis longtemps (de façon
choisie ou imposée).
3.
Jean Marie Monnier, dans l'interview
ici publiée, nous rappelle que dans les trente dernières années la composition
des revenus des familles a été complètement bouleversée. Les revenus
constitués par les transferts d'Etat (minima sociaux, retraites, allocations
de toute nature - liste non exhaustive, véritable inventaire à la Prévert)
et les revenus du patrimoine tendent à occuper la place autrefois tenue
par les revenus d'activité. La pensée unique de gauche se trouve confrontée
à un problème redoutable car pour Marx, mais en général pour la pensée
socialiste et pour tout bon économiste, seul le travail qui est valorisé
par le capital est "productif", tandis que toute activité
qui s'échange avec du revenu est improductive. Seule la relation
capital-travail produit le miracle d'une "autovalorisation"
qui se renouvelant continuellement accouche la forme moderne de la production
de la richesse. En réalité, bien avant Marx, cette distinction du productif
et de l'improductif, la place centrale donnée à la relation capital-travail,
sont loeuvre du père fondateur de l'économie politique, Adam Smith,
dont la polémique féroce sur les "dépenses improductives"
s'adresse d'abord à la société de l'ancien régime. Marx nous rappelle
que dans l'Angleterre du premier essor du capitalisme, le nombre des
domestiques employés par les nobles était encore supérieur à celui des
ouvriers. Ainsi les tenants de la pensée unique de gauche considèrent
tous ceux qui n'entrent pas dans leur définition du rapport de production
(les mille formes d'activité bénévole et associative, les nouvelles
formes de travail non-salarié, la somme fantastique de travail intellectuel
et affectif investi dans la communication électronique, les étudiants,
les femmes, les erremistes, les chômeurs, les précaires, etc.) comme
les "domestiques" d'Adam Smith, c'est-à-dire des "improductifs",
des inactifs, des "désaffiliés" auxquels, tout au plus, on
peut donner de l'assistance, en attendant de les faire accéder à la
dignité de "producteurs" par l'"Avenue du plein Emploi"
(cf. l' oeuvre des "conseillers scientifiques" d'ATTAC).
Avec la pensée unique de gauche d'un emploi pour tous, nous sommes en
pleine conception manchesterienne (industrielle) de la richesse et de
la production (voir le n°2 de Multitudes).
4.
Les héritiers du socialisme et du
marxisme du XIXéme siècle sont toujours armés de statistiques :
En France il y a 2,3 millions d'entreprises pour 14 millions de salariés.
Mais en les lisant nous-mêmes, ce qui nous frappe d'abord est le fait
que les entreprises les plus nombreuses (1 136 500) sont celles qui
ont 0 salarié. Cette donnée ne dit rien à nos néo-marxistes parce que
précisément il n'y a pas de salariés. Par contre elle intéresse vivement
Supiot puisqu'elle ne pose pas seulement le problème des nouveaux indépendants,
mais aussi celui d'une transformation radicale du travail qui mine dans
ses fondements le salariat lui-même. Selon Supiot, parmi les 14 millions
de salariés il y a une partie qui est formellement salariée, mais en
réalité indépendante, de la même manière que parmi les nouvelles professions
non salariées, il y a un nombre important de travailleurs qui sont formellement
indépendants, mais en réalité subordonnés. Selon Supiot, il est en train
de se dessiner une zone grise de plus en plus étendue où les catégories
de subordination et d'indépendance (qui définissait respectivement le
salariat et les professions libérales) se trouvent bouleversées. Le
salariat, comme les nouvelles formes d'activité non-salariée sont traversés
par de nouvelles attentes par rapport au travail, à l'autorité, à la
coopération et au savoir qui rendent de plus en plus problématique les
séparations fordistes. La particularité de la France est que, "socialisme
d'Etat oblige", c'est le pays européen où cette tendance est la
moins accentuée (en Italie et en Angleterre le travail indépendant représente
déjà 25 % de la force de travail et l'emploi salarié à temps complet
moins de 50 % de la force de travail).
5.
L'activité de production et de reproduction
de la société, est de plus en plus déconnectée du travail sous la forme
de l'emploi à vie et à temps complet. Ce qui octroie à un nombre grandissant
de personnes une couverture assurantielle minimale, de façon plus au
moins prolongée. Continuer à défendre un système de Sécurité Sociale
indexé sur le salariat canonique et donc sur le modèle industriel des
trente glorieuses implique une dégradation des conditions d'existence
non seulement des personnes qui n'ont pas d'emploi, mais aussi des gens
qui un ont un. Selon les modalités de calcul, on a 1 300 000 working
poors (l'Insee) ou 2.900.000 (selon Concialdi). Les associations d'indépendants
non seulement posent le problème de la continuité du revenu face à la
discontinuité de l'activité, mais proposent aussi de penser l'organisation
de la Sécurité Sociale à partir de la personne et non du poste
du travail. Cette proposition saisit le changement des "rapports
de production" de manière plus convaincante que les tenants de
la pensée unique de gauche, puisqu'elle reconnaît que le savoir-faire
est incarné dans la personne, et non unilatéralement dans l'organisation
du travail, et qu'il se déplace avec sa subjectivité. Ce qui renverserait
le rapport de subordination de la société à la production chère à nos
néo-marxistes et ferait de la division du travail un instrument au service
de la première.
6.
Une importante personnalité du monde
syndical que nous avons interviewée pour la préparation de la mineure
du numéro 4 de Multitudes sur la refondation sociale du Medef,
nous peignait, hors micros, la force de la dynamique syndicale, lieu
privilégié, encore aujourd'hui, où s'expriment la solidarité, la générosité
et l'intelligence politique et critique dans le capitalisme. Nous l'aurions
bien volontiers emmené, comme le diable avec le Christ, sur les hauteurs
de Gênes, pour voir les défilés de 300.000 personnes contre la mondialisation.
La première tentation aurait consisté à lui montrer, sous la composition
politique de la mobilisation, la composition sociologique contemporaine
qui définit un nouveau concept de richesse et de "production"
de richesse. Le "travail productif" (les organisations syndicales)
était noyé dans une marée de nouveaux gueux du travail précaire et indépendant
(dotés néanmoins de portables, caméras et appareils photographiques) ;
confondu dans une foule de jeunes étudiants "inactifs" en
cours de formation (qui, en France, n'ayant pas droit au RMI, constituent
l'essentiel du marché du travail de la restauration rapide et des "petits
boulots") ; entouré par les mille formes du travail "improductif"
du troisième secteur, de l'activité bénévole et associative qui ne s'échange
qu'avec la volonté de solidarité, d'entraide et de coopération sympathique,
et par les militants de l'aide humanitaire.
7.
Du haut des collines de Gênes notre
pouvoir surnaturel aurait pu voir les millions de flux d'information
qui circulait sur la tête des manifestants (flux des conversations téléphonique,
flux d'images, flux d'écritures électroniques, tous convertis en numérique).
Comme le dit magnifiquement Moglen dans un article publié dans le n°5
de Multitudes, les flux d'information numérique s'enroulent autour
des individus et leur croisement produit une ritournelle, un acte de
subjectivation qui repart dans le monde à la rencontre d'autres ritournelles
par les flux informatiques. La deuxième tentation aurait consisté, cette
foi-ci, à lui montrer le nouveau tissu connectif de la "production",
la communication rhizomatique du web, qui se superpose, sans l'effacer,
au groupe, au local, au territoire et dessine le contour d'une autre
mondialisation. La troisième tentation aurait consisté à lui montrer
que ce tissu connectif est loeuvre d'un immense travail qualifié
(skilled labour aurait dit Marx) mais qui, comme le travail bénévole
et associatif, ne s'échange avec rien, sinon le désir de communiquer,
d'agir ensemble, de se socialiser et de se différencier non par l'échange
de services, mais par des relations "sympathiques". Bill Clinton
dans une interview récente au Monde cite des données qui donnent
la mesure de ce qui s'est passé en moins de dix ans. Au moment de son
élection (1993) il y avait 50 sites sur le Web, en 2001 350 millions !).
Une grande majorité de ce travail a été produit par ces "nouveaux
domestiques" de la communication, aussi bien pour ce qui concerne
le software que l'invention des usages. L'échec de la net-economy est
dû à la résistance à la valorisation capitaliste (arrivée en bonne dernière,
voulant rafler la mise d'un travail collectif) que posent l'éthique
hacker et l'éthique de l'usager, fondées sur d'autres principes que
celui de l'appropriation exclusive.
8.
Sans faire du troisième secteur (du
travail bénévole) et du Cognitariat les deux nouveaux sujets économiques
et politiques, comme ont tendance à le faire certains, nous pouvons
voir dans ce travail qui ne s'échange pas avec du capital, une des sources
principales de production de la richesse (si on entend cette dernière
comme production de la relation, des affects, de la communication) que
le nouveau welfare (qui utilise de plus en plus le travail bénévole)
et la net économie (qui exploite l'énorme travail produit pour la construction
de la toile), veulent s'approprier gratuitement.
9.
Étrange phénoménologie pour des néo-marxistes
que celle des mouvements anti-mondialisation. Les nouvelles formes de
militance, la critique sociale et économique, les nouvelles formes de
solidarité ne viennent pas de l'intérieur des rapports de production
tels qu'ils les définissent, mais de gens qui militent contre la pauvreté
et l'exploitation de l'immigration, et de gens qui militent d'une autre
façon pour la liberté d'expression et de communication, qui transitent
entre le local et le global, en squeezant l'Etat Nation. (voir le n° 7
de Multitudes)
10.
Le gouvernement socialiste et la
gauche plurielle se sont donnés le frisson d'un remake de la lutte de
classe avec la loi sur les 35 heures. Nous n'avons rien contre la réduction
du temps de travail, au contraire. Mais la loi et le débat qui l'a accompagnée
ont posé la question du travail sans prendre en compte la multiplicité
des formes d'activité, la pauvreté, le chômage, le travail non salarié,
l'activité bénévole, le travail intellectuel et communicationnel, et
ont contribué, encore une fois, à opposer garantis et non garantis.
Ce que la prime à l'emploi n'a fait que confirmer, en donnant du revenu
à qui a déjà un emploi salarié et en pénalisant les couches les plus
pauvres du salariat (voir interview de J-M Monnier). Nous pouvons calculer
le coût de l'opération (120 milliards par an confrontés au milliard
donné une fois pour toute aux trois millions et demi de chômeurs de
l'époque) sans pouvoir compter avec la même précision les emplois.
11.
La logique qui sous tend la loi des
35 heures est très explicite. L'ex-trotskiste Jospin n'a pas complètement
oublié ses rudiments de marxisme-léninisme lorsqu'il affirme :
"Nous devons également nous préoccuper des conditions de la
production. D'abord parce que la production précède et permet la redistribution.
Avant de redistribuer les fruits de la croissance économique, il faut
qu'il y ait croissance et donc production ... Ce faisant nous retournons
aux sources du socialisme. Saint Simon et les saint-simoniens, les socialistes
utopistes, dont Proudhon, et enfin Marx : tous les premiers socialistes
ont concentré leurs réflexions sur la façon la plus juste et la plus
efficace de créer des richesses. Ce n'est que plus tard (avec Keynes
et Beveridge) que la distribution est devenue le principal enjeu pour
la gauche." La boucle est bouclée. Cette simple affirmation
à la fois "socialiste", "marxiste" et "smithienne"
du Premier ministre suffit à subordonner à son point de vue toutes les
positions politiques de la gauche (des verts à l'extrême gauche, en
passant par les communistes) et toutes les positions théoriques (du
marxisme le plus raffiné, à l'abécédaire du marxisme-léninisme en passant
par la troisième gauche). Étant donné que tous partagent ce concept
de "production" et d'"assistance", il ne restera
plus qu'à opposer au chef de la majorité un point de vue moral (l'assistance
au pauvre, un travail décent, etc.) destiné à remplir de bonnes intentions
les bonnes consciences. Les seules choses dont la gauche soit suréquipée.
12.
Si vous permettez un dérapage philosophique,
le revenu garantit découle de la nécessité d'exprimer politiquement
et socialement une nouvelle ontologie, l'ontologie des Multitudes (voir
encore le numéro 7). Misère, précarité, chômage, travail salarié sont
les résultats de la non-reconnaissance de cette "productivité de
l'être" qui déborde largement les limites des rapports de production
définis par nos néo-marxistes. Il ne s'agit pas d'abord d'une politique
contre la précarité et la misère, mais d'une nouvelle conception du
bien commun qui se ressource dans une forme de propriété fondée non
plus sur la rareté, mais sur le "rayonnement réciproque" propre
à la dynamique de la production des connaissances et des affects (voir
le texte de Yann Moulier-Boutang dans ce numéro), sur la coopération
qui déplace et redéfinit l'opposition de la propriété collective et
de la propriété privée.
13.
Le revenu garanti n'est pas une revendication
syndicale, ni un mot d'ordre pour une nouvelle régulation. Il exprime,
au contraire, l'impossibilité de distinguer l'économique du politique
puisqu'il indique une nouvelle source du droit : ni les individus,
chers aux libéraux, ni le travail, cher aux socialistes, mais les multitudes.
Un droit qu'on peut difficilement reconduire à la citoyenneté, cette
dernière étant liée de façon indissoluble à la nation et à l'État. C'est
un très bon levier pour affaiblir encore le pouvoir de l'État Nation
et contribuer à la dénationalisation du droit et du welfare. Le revenu
garanti est une arme dont il faut se saisir pour se soustraire à la
logique de la valorisation capitaliste, pour affirmer l'indépendance
et l'autonomie des multitudes et une condition d'exode constituant à
l'égard de l'espace étatique. L'arme d'une nouvelle mobilité des multitudes
qui pourra être efficace si elle réussit sa contamination planétaire.
14.
Certains disent au contraire que
la proposition du revenu garanti implique un renforcement de l'État ?
C'est en effet depuis que l'État a été obligé de multiplier les transferts
de revenus (chômage, pauvreté, allocations en tous genres, municipales,
régionales, nationales, etc.) que son dispositif de contrôle n'a fait
que s'étendre et s'étoffer. De ce point de vue, la ramification du "biopouvoir
" (voir le numéro 1 de Multitudes) sur la vie des individus
est directement proportionnelle aux contreparties et aux conditions
que la distribution du revenu prévoit. La dernière en date (le PARE)
a démontré que toute nouvelle contrepartie ou condition demandée à l'individu
en échange d'un revenu, entraîne une augmentation du personnel et des
dispositifs de contrôle. La forme de l'inconditionnalité est la seule
façon d'inverser cette tendance. L'automatisme du droit enlève le contrôle
de la "vie" aux institutions du "biopouvoir" et
redonne de la liberté et de l'autonomie à tous ceux qui bénéficient
du revenu. L'inconditionnalité du revenu est un des instruments principaux
de la volonté de transformer le bio-pouvoir et la bio-politique des
Multitudes (voir toujours le numéro 1 de Multitudes).
15.
Les libéraux enseignent depuis toujours
qu'il n'y a pas de liberté sans sécurité, qu'il n'y a pas de production
sans assurance. Nous sommes parfaitement d'accord : simplement,
nous nous intéressons à la production et à la reproduction des Multitudes
et non à la valorisation capitaliste. Et c'est pour la multiplicité
des formes de vie et d'activité que nous voulons "sécurité et assurance".
À travers le revenu garanti, nous avons une des conditions pour définir
la société non pas comme "société du risque" (façon post-moderne
de définir le négatif) mais comme société de la création et de la coopération.
Quelqu'un, pensant de qualifier positivement le passage de la société
industrielle à la société du risque, a parlé d'une transition "de
la société hantée par la faim à la société hantée par la crainte",
sans peut-être savoir que pour Spinoza, la crainte est la principale
passion triste, par laquelle le pouvoir assujettit la multitude. Le
revenu garanti, donc, comme libération de la "crainte" par
laquelle le pouvoir gouverne la société !
16.
Le revenu garanti est-t-il une mesure
socialiste/soviétique ? À la différence de la pensée libérale (individualisme)
et de la pensée socialiste (collectivisme), nous pensons que la socialisation
et l'individuation marchent ensemble, qu'elles se présupposent et s'enchaînent.
Il nous semble que la proposition du revenu garanti n'est qu'une pré
condition du développement d'une individuation plus riche et raffinée.
Il ne faut pas avoir peur du processus de socialisation qui ne peut
être qu'une homologation. Mais à condition de conclure comme cet écrivain
de la fin du XIX siècle : "On peut se demander, en effet,
si la similitude universelle, sous toutes ces formes actuelles, relativement
au costume, à l'alphabet, à la langue peut-être, aux connaissances de
droit, etc. est le fruit dernier de la civilisation, ou si elle n'a
pas plutôt pour unique raison d'être et pour conséquence l'éclosion
de divergences individuelles plus vraies, plus intimes, plus radicales
et plus délicates à la fois que les dissemblances détruites."