Alors que les phénomènes climatiques extrêmes,
les marées noires, les menaces
de guerre se partagent la une de l'actualité venant nous
rappeler les périls
associés à la dépendance pétrolière.
Alors que le risque sismique ou terroriste
met en relief la vulnérabilité du nucléaire.
Alors que la prolifération de
l'arme atomique et la menace de bombe sale font trembler nos quotidiens.
Alors
que l'énergie et sa surconsommation sont au cour des angoisses
actuelles, le
gouvernement français annonce un grand débat national
sur l'énergie devant
aboutir à une loi d'orientation, première du genre.
Le Premier Ministre, Jean-Pierre Raffarin, a indiqué lors
de son discours de
politique générale du 3 juillet 2002 " Dans le
domaine de l'énergie, un grand
débat public sera ouvert et suivi d'un projet de loi d'orientation
qui
consacrera un rôle accru pour les énergies renouvelables,
mais aussi une place
reconnue pour l'énergie nucléaire ", Le message
est clair : l'option nucléaire
ne sera pas remise en question, le débat portera essentiellement
sur la
production de l'électricité et les énergies
renouvelables serviront avant tout
de faire-valoir. Le lobby nucléaire affiche de son côté
un objectif sans
complexe : la construction d'une tête de série de réacteurs
EPR.
Les français de leur côté ne sont plus vraiment
dupes de la formidable
exception française. Ainsi d'après un sondage réalisé
par l'Ifop pour le compte
de l'Union Française de l'Electricité et publié
dans Le Monde du 13 novembre
2002, l'énergie nucléaire est une " énergie
subie ".
Même si pour 59% des sondés le nucléaire reste
la " façon la moins coûteuse de
produire de l'électricité ", 62% seraient prêt
à payer plus cher leur
électricité pour " favoriser l'abandon de l'énergie
nucléaire ". De même, si
86% des sondés jugent que la fin du nucléaire n'est
par pour bientôt, 60% "
pensent que les énergies renouvelables peuvent tout à
fait remplacer l'énergie
nucléaire ".
L'isolement français en matière d'énergie
ne fait aucun doute. Dans de nombreux
autres pays, notamment européens, les mêmes questions
se posent, mais l'heure
est plutôt à la mise en place de politiques de sobriété
énergétique, de
développement massif des énergies renouvelables, et
de sortie du nucléaire. Ces
approches différentes et parfois divergentes de la question
énergétique doivent
être exposées au public si l'on veut que le débat
sorte du marigot nucléocrate
hexagonal.
Le débat officiel n'apportera vraisemblablement pas au public
et aux
responsables politiques nationaux et locaux ces éclairages
différents. C'est
pourquoi Les Amis de la Terre, Agir pour l'Environnement, France
Nature
Environnement, Greenpeace, le Réseau Action Climat, le Réseau
Sortir du
nucléaire et le WWF ont ensemble pris l'initiative d'organiser
"Energies : Le
Vrai Débat ".
texte transmis par Rezm
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