Il faut avoir en tête que les personnes qui ont le plus intérêt
à ce que vous vous satisfaisiez de votre rôle de citoyen-spectateur
ne vous ont pas attendues... La propagande, plus connue sous le gentil
euphémisme moins connoté qu'est la "communication",
est utilisée par les systèmes de pouvoir, dans les cercles
dirigeants de la grande industrie, dans les entreprises de relations publiques,
elle est le fruit d'une stratégie soigneusement pensée,
mûrement réfléchie.
" Depuis que l'homme a appris à s'exprimer par la parole,
par l'écriture et par les symboles, il a usé de tous les
moyens pour atteindre ses objectifs : tromperie, manipulation, désinformation.
La rhétorique, la transmission d'idées dans les programmes
iconographiques (peinture, sculpture), la rétention et la répression
des informations, comme la destruction des symboles, sont des outils parmi
d'autres. "
Si le B.A.R.O.U.D est omniscient, omnipotent et rébarbatif, il
ne met aucunement en avant un dogme docte, il ne prône que pour
mieux la ridiculiser l'omniscience d'une orthodoxie lyrique infondée.
Il met néanmoins tout en uvre, et notamment la propaglande,
pour diffuser ce qui à ses yeux peut être utile aux révolution®.
Mais, bon sang, qu'est-ce donc que ce truc, la propaglande ? Ok, Ok
Nous y voilà
Au cours du siècle dernier une partie non négligeable du
prolétariat à répondu favorablement aux sirènes
du réformisme social-démocrate, qui à leurs yeux
semblait constituer un projet de société fiable, crédible
et réaliste. Ce sentiment était bien sûr appuyé
par les défenseurs du capitalisme qui mirent tout en uvre
pour discréditer les mouvements révolutionnaires, aidés
brillamment par leur allié de circonstance, la bureaucratie soviétique.
Tout fut fait pour lutter contre les révolutionnaires, militairement
(je ne vais pas vous faire ici un cours d'histoire) ou peut être
plus efficacement encore, au moyen de la propagande.
Il apparaissait ainsi à la fin du XXème siècle presque
risible de se dire publiquement révolutionnaire, communiste,
Celui qui osait contester le bien fondé des marchés passait
pour un fou déraisonnable ou un aliéné archaïquement
attaché à des concepts qu'on proclame partout révolus
: prolétariat, lutte des classes, impôt, justice
Lorsque des laquais du capital comme J-P Raffarin répètent
partout qu' " il faut renoncer aux vieux clivages idéologiques
", il ne fait que souhaiter entériner ce qui a trop longtemps
été la réalité de la vie politique française
et des pays dits développés : Il veut nous faire croire
que le discours de la droite n'est pas un discours idéologique,
que le capitalisme n'est finalement qu'un état de fait, sorte d'avancé
irrémédiable du progrès, il est même d'accord
avec les membres d'ATTAC et ceux qui prétendent lutter contre "
la pensée unique " pour affirmer qu'il faudrait peut-être
en limiter les dégâts, voir lui fixer quelques règles
La gauche réformiste social -démocrate,
si elle a pu faire illusion en tenant ce discours pendant la période
de reconstruction et de forte croissance qu'a connu l'occident après
le second conflit mondial, n'a maintenant que deux choix possible :
- Se fondre à terme dans une alliance cette fois ouvertement
au service du capital et du Medef (le parti socialiste français
rejoindra-t-il l'UMP ou va-t-on mettre en place un système électoral
permettant l'alternance au pouvoir entre ces deux partis siamois ?)
- Procéder à un changement de cap historique et assumer
le rôle de parti politique des travailleurs et du prolétariat
en mettant en place un ambitieux programme de redistribution des richesses
et une politique " vraiment à gauche " qui se démarque
formellement et dans les faits de l'idéologie capitaliste, même
camouflée sous ses nouvelles appellations : Libéralisme,
néolibéralisme,
Si c'est la première alternative qui est choisie (et avec des cadres
du P.S. comme DSK ou Fabius, on ne voit pas comment il pourrait en être
autrement), la porte est grande ouverte pour l'arrivée sur la scène
politique d'un grand parti populiste d'extrême droite, comme les
récentes élections française l'on déjà
laissé présager
A moins que l'extrême gauche, et tout ce que notre pays compte de
forces " révolutionnaires " n'ai la capacité de
redonner aux citoyens l'envie de s'investir dans la politique et les moyens
de lutter contre le rouleau compresseur de la propagande capitaliste.
Mais comment faire, me direz-vous sournoisement, quand les médias
sont contrôlés par ceux qui ont tout intérêt
à ce que se mette en place ce bipartisme de façade ?
Ben, voilà, c'est à ce moment qu'intervient la propaglande.
Arme efficace s'il en est, la propaglande est l'outil du révolution®.
Au niveau pratique, elle consiste à recueillir un maximum d'informations
" alternatives ", provenant de sources diverses et qui sont
le terreau nécessaire à toute analyse : On ne peut en effet
avoir une vision sensée des choses (de la situation économique
ou politique d'un pays, des conflits, des questions de société
)
si l'on s'en tient à l'information que véhiculent les médias
traditionnels, traditionnellement aux services du pouvoir et des intérêts
de ceux qui les possèdent. Le propaglandeur essaiera donc de débusquer
l'information la plus fiable possible et bien sûr de faire partager
le fruit de ses recherches aux autres révolution®.
Techniquement, le propaglandeur se devra d'accomplir un exercice que nous
nommerons, parce qu'il faut bien lui donner un nom, recadrage.
Soyons concis. Il s'agit là d'une analyse dont le principe est
de l'ordre du saut qualitatif.
Le recadrage consiste donc à interroger systématiquement
le bien fondé des assertions exprimées comme des évidences,
en utilisant toutes les informations disponibles.
Mais le recadrage peut être effectué sans qu'on ai la réponse
aux différentes questions qui découlent de son application.
Disons que c'est le nécessaire à la déconstruction
du discours fallacieux rabâché par ceux qui veulent "
faire l'opinion ", discours convenu mélange de propagande,
de désinformation, de manipulation. La force de ce discours est
justement qu'il est rabâché à longueur de journée
et qu'il s'appuie sur des simplifications et des omissions qui font qu'il
peut sembler difficile de lui résister.
Vous aurez noté que cette technique de recadrage peut également
s'avérer être un formidable outil de rhétorique
Vous êtes décidément très malins. En effet
ce saut qualitatif permet, dans la confrontation d'idées, de s'extirper
de notre volonté naturelle de répondre aux questions ou
aux thèses de "l'adversaire" sur le même plan que
celui-ci, et donc de tomber dans son piège (se battre avec les
armes qu'il met à notre disposition, les siennes, les présupposés
rabâchés par lui et qui sonnent comme des évidences)
et de recadrer son discours de façon à en dévoiler
les incohérences, les supercheries, les omissions volontaires et
les non-dits, la part de dogme, de désinformation et d'idéologie
qu'il contient.
Bon, c'est tout ce que je vous dis pour le moment sur la propaglande
N'oubliez jamais que cette activité est par essence éminemment
ludique, farouchement joyeuse et fortement nécessaire, comme toute
activité révolution®.
Pour plus d'infos, les plus téméraires contacteront le BAROUD©.
P.S : A propos de rhétorique, les révolution®
feront attention à ne pas reproduire l'exaltation dogmatique de
certaines organisations " progressistes " (!!) dont les
membres sont incapables de " prêcher " à d'autres
qu'à des convertis, ne sachant que ressasser inexorablement la
propre orthodoxie du groupe, sur un mode quasi-religieux : Ce fanatisme
mécanique est la preuve de l'absence de réflexion, de la
négation du dialogue et de la nécessaire contradiction qui
en naît pour faire progresser et avancer les connaissances, la compréhension,
le discernement et la raison.
Ne venez pas chercher au B.A.R.O.U.D © des explications
clés en main pour vous aider à saisir et vous lamenter sur
la triste réalité du monde (pour ça lire le Monde
Diplomatique), et encore moins des théories fumeuses sur une
chimérique utopie que la mise en uvre d'un supposé
programme pourrait faire surgir bientôt (allez donc plutôt
voter pour Arlette).
iSo/BAROUD©
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